Mascotte d'Oasis Inscrit le: 25/2/2010 De: |
Promenade nocturne ...
Promenade nocturne ...
Je marche seul sur un ancien chemin de halage auprès de la grande rivière La nuit est tombée, dans la semi-obscurité je me dirige vers un cimetière La pleine lune semble jouer à cache-cache avec les passages de nuages Faisant changer et bouger les formes étranges, inquiétantes du paysage
Arrivé à destination je pousse aisément les ventaux d'un vieux portail en fer Soutenu par de hauts poteaux rongés par le temps, confectionnés en pierres Brusquement je perçois venant du nord le sinistre hululement d'une chouette Qui me fait réaliser qu'après tout, je serais peut-être mieux sous la couette
J’aime bien venir me ressourcer et relativiser en côtoyant la mort de si près Et demeurer longuement afin de faire passer le temps sous un vieux cyprès Pour plus d'aises, Je décide de m’asseoir sur la bordure en marbre d’une stèle Pour ma rime il eut été bien que son occupante ait pour prénom celui d'Estelle
Les yeux d'un chat noir s'éclairent par intermittence dans un rayon de lune Il me fait un peu peur pourtant de le craindre vraie raison je n'en ai aucune Malgré tout il paraît que ce genre d'animal porte malheur, j'aimerais autant Ne pas devoir observer plus longuement ce lugubre et maléfique clignotant
Combien j'apprécie de venir exposer et partager mes idées auprès des morts Car ce sont les seuls finalement à ne pas me contredire, ne pas me donner tort Je leur raconte également des histoires drôles, dans le but de leur faire plaisir Et je suis certain que quelque part, ils en sont encore plus morts... mais de rire
Je me prends à penser que certains qui se croyaient des êtres indispensables Dorment à présent tranquillement, irrémédiablement sous la terre dans le sable Ceci met un moment en balance les aléas, douloureux questionnements de ma vie De me sentir simplement toujours bien de chair et de sang tout d'un coup me ravit
Je quitte ces lieux paisibles et reposants avec dans le cœur un peu plus d’espoir En remerciant ses occupants pour m’avoir ainsi toléré, tel leur visiteur d’un soir Je sais qu'il ne me tiendront par rigueur, ne me feront absolument pas d'ennui Pour m'être imposé à eux, comme leur unique compagnon vivant de cette nuit
Cris Tolpac
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