VERTES COULEURS

Sérénité du vert ; ses vibrations paisibles,
Fraîches comme une source où se diluent les heurts,
Nuance primitive où sont tous les possibles,
Cimaise bucolique où éclosent les fleurs.

Vert du champ ondoyant au souffle de l'aurore ;
Quand piète le faisan dans les moites sillons,
Le cri retentissant de son gosier sonore
Va précédant le temps triomphant des moissons

Joyaux fluorescents des félines prunelles
Qui contemplent la nuit, du visage lunaire
Les traits opalescents, cachant un peu de ciel
Pailleté d'astres clairs aux creux de leur paupière

Verts gouffres marins d'émeraude liquide ;
Où les requins dansants, souverains des abysses
En rondes furtives de leur quête avide
Depuis l'aube des temps dans les ondes sévissent.

Effroi viride et lourd de sournoise stridence,
Frôlement de dragons aux rugueuses écailles
Dont le regard glaçant fait hurler en silence
Les êtres terrifiés par d'immondes ripailles.

Et l'olivâtre pus des pourritures viles,
Matières corrompues des bouillonnants enfers,
La consomption verdâtre au teint des corps débiles,
L'inquiétante lueur tapie dans ses yeux pers.

NG

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