Un soir où je flânais près d’un étang. Oisif.
Perdant mes pas dans l’herbe aux berges embouées,
J’ai vu parmi la brume où passent les nuées,
L’ombre d’un homme assis dans un air dépressif.

Le front penché sur l’onde, immobile et massif,
Jetant son dos au ciel sur ses jambes nouées.
Tandis que j’approchais à travers les buées,
J’entrevis un vieil arbre, un vieux saule pensif.

Narcisse au large tronc sous son voile, absorbé,
Observant son reflet comme on scrute un visage,
Au milieu de l’ennui d’un morne paysage.

Que guettes-tu vieux saule ainsi le dos courbé ? :
« Je cherche sous le drap de l’onde qui repose,
Les larmes que je pleure et que le temps dépose ! »


20.06.14


« La poésie c'est la langue complète, la langue par excellence qui saisit l'homme par son humanité tout entière, idée pour l'esprit, sentiment pour l'âme, image pour l'imagination, et musique pour l'oreille ! » Alphonse De Lamartine