Dans un nu étrange..
une nuit aux étoiles apparentes
une lune discrète mais présente
un ciel bien noir pour tout paysage...

Une chambre comme un cercueil..
capitonnée presque confortable..
accueillante comme l'était l'étable
au misérable en quête de sommeil...

Une voix si douce en chuchotis..
murmures de la mémoire qui s'éveille
bouts de souvenir en plein réveil..
au gré d'une habituelle insomnie...

En chien de fusil les yeux ouverts
paupières comme des petits chiffons
froissées puis défroissées sans raison..
sous les doigts à bout de nerfs...

Les membres vidés de leur vie...
engourdis proche de l'anesthésie...
amants du creux de ce lit..
couche qui connait tant l'ennui...

L'horloge parle très fort...
l'heure court à en perdre haleine..
le matin arrivera sans peine..
encore un jour rapprochant de la mort...

Les songes sont un peu embrouillés..
un visage inconnu s'est introduit..
dans l'inconscient quel fourbi !
en dormant on aimerait tant rêver

Les draps sont encore fatigués
sans bouche ils ne peuvent bailler..
seulement se souiller, transpirer...
sous la couette complice qui se tait....

L'aube a soudain mot à dire...
elle sort de sa tanière et superbe
pointe le bout du nez au réverbère
et dans un nu étrange vient s'offrir...

Isabelle le 25 juin 2014