JOUR APRES JOUR
Il venait de si loin porteur d'un doux message,
De son encre nimbé, vers son rêve tremblant.
Il chassa de ses mains les débris du naufrage
Surnageant d'un passé revêtu longuement.
La voici, cœur étreint, lui qui fut morne et sage,
Goutte à goutte ses cils de sa joie s'emperlant,
Se surprenant soudain à mener grand tapage,
Et marteler fébrile un refrain triomphant...
Puis s'attristent les jours et se brouille l'image
D'essence douce-amère à l'âme susurrant
Que c'est depuis toujours que l'amour est volage
Quand l'objet qu'on vénère est si loin si longtemps.
Et, suprême misère en cruel équipage,
De ces sauvages nuits, de son parfum absent
Elle éprouve en sa chair la nostalgie d'orages
De tendresse infinie. Pleure le cœur aimant !
N.G.