La poésie qui se meurt
Et j'ai voulu le réussir
Ce petit beau poème
Lui choisir un étrange thème
Vaincre mes propres désirs
Et je m'y suis trouvé quand-même
C'est le poème à écrire
J'ai préféré chanter la vie
Et faire du poème une ode
Qui remet tout à la mode
Qui stimule toute envie
Et j'ai constaté que la vie y rode
Puisque j'écris, je suis ravi
Comme tous les autres aèdes
J'ai pensé au grand amour
Et aux rêves des nuits et des jours
Et c'est le cœur que je plaide
J'ai réalisé qu'écrire, c'est faire la cour
Aux images qui plaisent et aident
J'allais tout abandonner
Quand a pointé le vide
Et les années de toutes les rides
Rien de gardé, rien de donné
Et poème sorti fort et rigide
Poème attendu, poème damné
Vide est ce: je poétise
Avec ses vers sans intérêts
Avec ses va et vient sans arrêts
Et sa vacuité, quelle hantise!
Y meurt le poème doux et frais
Trolls nuls qui se font la bise
Poésie de ces jours sans
Dans de mauvais sites
Elle meurt, elle irrite
Ni plaisir, ne sens, ni façon
Dépourvue du moindre mérite
Le vers égorgé, coule son sang