Un poète, un ami de tous les autres
( à un ami poète que j'attends)
Il vient chaque été, solitaire, et pour juste un seul jour
Il s'absente et toujours les trois cent soixante quatre
Il nous apprends tous humblement comment partager l'amour
Il se soucie toujours peu ou pas du tout du tout paraître
Ses amis sont tous bébés,femmes,vieux, jeunes et adultes
Jamais ses merveilleux poèmes ne lui ont un jour appartenu
Il écrit oralement et donne à ceux qui parfois n'en méritent
Il affirme que, dans l'hôtel de l'amour, il n'y a de détenus
Quand il voit passer toujours une faible et vieille dame
Il se lève, il salue et il se souvient de sa noble défunte
Il nous faut mettre tant de temps pour voir couler sa larme
Et ses vers comme une douce aube de ce jeune avril pointent
Dans ses poches, le poète a toujours ses quelques surprises
Bonbons aux enfants et pour les bébés caresses en douceur
Pour les jeunes et adultes des strophes récemment apprises
Pour les femmes un si tendre regard d'homme qui fend le cœur
Une amante lui a dit de faire un dernier choix avec la poésie
Il s'est absenté trois cent soixante jours sous des tentes
Et le soixante cinquième, il lui a dit que c'est une hérésie
Et depuis il ne parle plus de ses affinités et de son amante
Avant de partir dernièrement, il s'est penché sur moi si ému
Il m'a jeté dans l'âme une larme et dans le cœur un sourire
"Je voudrais leur donner ma chair entière si ça paye leur dû
Je n'attends qu'on m'enterre, des anges viendront me l'offrir"