Hymne au matin ou le souffle de dieu
François de Malherbe:
" Et rose, elle a vécu ce que vivent les roses,
L'espace d'un matin"
Sur les lèvres tracées de la très belle aube
Est né le nouveau matin si frais et si doux
Elle est toute multicolore, la longue robe
De cette jeune journée; charmés, on est debout
Les immaculés chants de vraie gloire naissent
A une toute puissance si juste et si clémente
Puis les bons bouts de l'horizon apparaissent
Réveillez-vous belles âmes fines et aimantes!
Vous voulez bien aimer, c'est le matin calme
Ouvrez grands les yeux pour voir et sentir
La grande beauté pure et pure qui se réclame
D'une fine source qui sait comment tout vêtir!
Et vient la brise marine pressée et tremblante
Parfumer tout ce monde d'un souffle du bon dieu
Avec une vitesse très modérée et souvent lente
Et se vêt de son charme, le beau matin radieux
Tombe encore cette rosée sur les cœurs matinaux
Rafraîchir l'âme très fatiguée d'un certain hier
S'effacent les peines et sont blancs les journaux
Un prince est là, le matin pour des âmes altières