Le retour au bercail
Je t'ai nettoyé mille fois et une notre seuil
Ange de vie! Pourquoi n'entres-tu pas alors?
Cela te plait-mon cœur- cette maison en deuil
Là les prières, là mon aveu et là mon abord
Et là un jour comme ce jour, mon cercueil!
Ange de vie! Pourquoi n'entres-tu pas alors?
Tu ne le sais pas, le jardin est sans pommes
Et tous les fruits ont remis leur rendez-vous
Toi dehors, juré, ne se régaleront les hommes
Entre, entre, parole d'homme et je te l'avoue:
Sans toi dedans, l'amour n'est un gentilhomme!
Tu ne le sais pas, le jardin est sans pommes
Tu l'ignores peut-être, l'amandier n'a fleuri!
On n'a vu sur son vierge corps, le printemps
Et même les oranges qui sont là , n'ont mûri
Toi là , ce sera, pour eux tous, le beau temps
Tu rentres dedans la maison et tout est nourri
Tu l'ignores peut-être, l'amandier n'a fleuri!
Tu imagines,le peux-tu, des matins sans oiseaux?
Ils ont retardé leur retour des autres contrées
Et qu'importe aux oiseaux des prés sans roseaux!
Qu'importe leur départ et qu'importe la rentrée!
N'est belle demoiselle que dans regard damoiseau
Tu imagines,le peux-tu, des matins sans oiseaux?
Et moi, iris de l'œil, j'ai déjà fait mes adieux
Au cavalier qui a su dompter la mère des juments
De son trône si haut,zénith, l'a élu le bon dieu
Depuis peu, il a rejoint les partants du régiment
Tu m'imagines, esseulé, pouvant un peu aller mieux
Et moi, iris de l'œil, j'ai déjà fait mes adieux
Ne se taisent les bombes, ne se la bouclent les canons
Que...que ton beau pieds sur le seuil de ma demeure!
Depuis quand, ma Gaza, ne te plait la grande maison?
Sans toi, je suffoque, et j'agonise et puis je meurs
Noir est le soleil, long est le jour, pas de saisons
Ne se taisent les bombes, ne se la bouclent les canons
Je sais que tu es trop affligée et que tu es triste
Ils sont morts comme des riens du tout issus des riens
Entre, entre, ta lumière et je verrai bien ma piste!
Et je serai le dernier des As, dompteur des vauriens
Tu serais mon grand pilier et je résiste, et je résiste
Je sais que tu es trop affligée et que tu es triste