Hommage à maître Darcueil: la syntaxe est orpheline!
A tous les élèves de ce grand monsieur français par sa nationalité, mais tunisien par son savoir
Maître Darcueil, sur une phrase détachée,
S'apprêtait à défoncer une page.
Élève Mohamed, par sa science léché,
"Lui tint à peu près ce langage":
Il est un bon bout d'adjectif
Venu de France extraire la correction
Dans le corps de "si", de "law" et de "if"
Sans ignorance, sans distinction
Et j'étais un petit français, son fils
Dans la grande faculté de Tunis
Maître de la bonne syntaxe
Il était son fidèle amant
Dérivations, emprunts, archaïsmes et axes
Et la vérité si je mens:
Vaille que vaille
Vous avez grandi, que je m'en aille!
On m'a dit que ce grand était parti
Sans me laisser de petit mot
J'ai dit qu'il m'avait averti
En me dédiant déjà le rameau
Il me parlait souvent de flambeau
Il était syntaxiquement poète et il était beau
Et la sainte mort
A toujours ses immuables lois
Elle ne doit avoir tort:
Préserver l'or, c'est de bon aloi
Avec son sourire plein de charme
L'éclat de rire conduit au calme
Le monde est clairsemé de gens sages:
Tout bon maître veut renaître dans son élève
Tout humble professeur d'éternité rêve,
Tout Darcueil connait par cœur les bons usages.
Ce fut une pyramide à la faculté de Tunis
Mohamed est tunisien et il demeure son fils.