La cueillette du beau
Quand le beau le devient plus et encore
Une goutte de miel pour un sans sucre
Se régalent tous deux l'âme et le corps
Le beau est la douce langue qui s'illustre
Et se répand le bien-être sans trop d'effort
Chez celui qui crée et chez celui qui lustre
Je veux une belle chanson pour ma mort
Et il devient un bon poète, même le rustre
Quand le beau se situe au-delà d'un beau
Il gagne en vigueur et gagne en charme
Le vaste désert donne à son assoiffé l'eau
Qui chasse du silence son grand vacarme
Le repos du bas rejoint l'émotion du haut
L'esprit déjà en vigueur s'affermit d'une arme
Et retrouvent leur pureté les multiples mots
Se libèrent de leurs sels toutes les larmes
Et élève sa voix à l'infini le beau: je suis beau!
Sous le trône du bon dieu chante l'homme
J'aime ce charme haut et qui n'est pas faux
Une splendeur du matin à l'extrait de la pomme
On garde toujours le besoin de son escabeau
Elles deviennent luxe, toutes les bonnes sommes
J'aime les douces prières d'avant le tombeau
Seul sa majesté reste le beau et l'art ne chôme!