Mon destin d'aimer!
On me reproche l'amour des femmes
Ai-je aimé alors des monstres ?
Et devant ce qui s'illustre et s'aime
Quel autre sentiment alors se démontre
Si elle est exclue , la haine ?
Que me reste-t-il alors? Que diantre !
J'aime l'ange dans les yeux menteurs
Et ces regards qui peuvent me bombarder
Ce sourire qui défie même les rhéteurs
Et le bel aube dans ces teints fardés
Gare , ne touchez le fer de ce vecteur !
Il est à admirer , à voir et à regarder
Avec des rondeurs , amies de mes mains
Elle se pavane et mon cœur bouge
De ses couleurs , j'orne mes lendemains
Elle est absente et je vois rouge
Se le sont dits les arabes et les romains
Qu'elle soit doux raisin ou douce orange !
Dorothée et j'imagine l'or dans ses tiges
Angham et j'entends les suaves odes
Tous les désirs s'éveillent et s'érigent
Elles sont perles , diamants et émeraudes
Leur charme s'annonce de loin et voltige
Sans anomalie , on les voit et notre plaisir rôde
Je rends l'arme , je n'ai d'autre arme
Devant la force de l'esprit et du corps
Qui a dit que la faiblesse est née femme ?
Les hommes n'ont reconnu leurs torts
Quand j'entends une femme me dire : je « t'aime »
Je suis comme un malade que la fièvre tord
Je les aime toujours et je me confesse
Si les aimer est un grave péché !
Mieux que leurs tresses , je n'ai vu de tresses
Elles ne sont là , elles sont à chercher
Ailleurs parle-t-on de poitrine et de f.sses ?
Est atteint de leurs flèches l'habile archer !