Mon rêve, si je puis me permettre,
N'est ni modeste ni incroyable
Il est ma douleur, il est mon maître
Et mon salut aux misérables

Il est, je le crois, cette lanterne
Éternelle à ceux qui l'adoptent
En seul guide et il concerne
Tous les soucis qui nous importent

Mon rêve n'est pas unique en soi
Il est la somme de toute prière
Lancée par tout cœur en émoi
Et baignée par les larmes de toute mère

Il puise ses couleurs chatoyantes
De ces arc-en-ciels inaccessibles
Et de ces vers que les opprimés chantent
En des slogans invincibles

Mon rêve est puissance et douceur
Quand il s'engage dans sa voie
D'une aile sombre, sème la peur
Et de l'autre, aimante, éparpille la joie

Il est aussi la lourde faux
Brandie sur les âmes étouffées
De leur ego et s'il le faut
Pour leur obsession, l'autodafé

Mon rêve, hélas! est dans sa coquille
Égrenant silencieux les instants moroses
Mais dans son profond noyau scintille
Le feu sacré des justes causes

Il m'insuffle souvent l'espoir et la Foi
Qui me rapprochent de ce qui me fuit
Alors, même seul, j'écouterai sa voix
Et sans hésiter, je me fierai à lui.


Rachid