J'ai beau compter sur mes dix doigts,
Je n'y dénombre pas une seule fois
Ces deux mots tant attendus de toi,
Qui auraient tout changé, je crois.

Moi j'ai toujours pensé qu'un père,
C'était le phare quand on se perd.
Dans nos traversées du désert,
L'eau qui jaillissait de la terre.

Je l'imaginais puits de sagesse
Pour comprendre nos faiblesses,
Pour répondre à nos détresses
Par des mots plein de tendresse.

Je le croyais tellement puissant
Qu'il pouvait arrêter le temps,
Tellement grand et plus fort
Que toutes les faux de la mort.

Je l'imaginais archet invincible,
Doté de pouvoirs susceptibles
De rendre les peurs invisibles,
Au moment de viser la cible.

Je le croyais, jusqu'à ce jour,
Capable d'offrir de l'amour,
Capable d'ouvrir ses bras pour
Un fils qui appelle au secours.

Pourtant, sur mes dix doigts,
Je n'y compte pas une fois,
Ces deux petits mots de toi,
Que plus jamais tu ne diras:
Je t'aime sont ces mots-là.

Marin83