Une nuit sans sa lune
Comme un trône vacant sans sa reine
On vit seul dans la triste attente
D’une petite lueur contre la gêne
La lourde absence pèse et désenchante
Partout la nuit étend son manteau
Même les ombres ont des ombres
Sont hantés d’esprits les châteaux
La beauté affaiblie est toute sombre
Le troupeau perd son berger et l’étoile
Tous les monts cachent un grand loup
Et rien de peu rassurant ne se dévoile
Les mauvais vents de nos cœurs jouent
Les yeux sont impuissants devant l’invisible
Ils ne peuvent rien du tout reconnaître
La peur est un méchant maître invincible
Et deviennent des ennemis tous les êtres
Qu’en est-il du triste poème sans elle ?
Un très long vers sans aucune rime
Ou un choc de consonnes sans voyelles
Ou une belle strophe volée à la plume