D'un cœur trahi par l'oubli !
Loin, n'étant à lui destinée
Il reste attaché à son souvenir
Ignoré même par le grand oubli
Passent les jours et les années
Sa belle ombre ne veut mourir
Elle est le jardin, la maison, le lit
Il se sent attiré par un visage
Son cœur veut chanter encore l'amour
Et il se prépare au bel abord
Voici que pointe l'autre image
Il a honte de faire la cour
A une autre qui n'a son corps
Désolé, il cherche la paix ailleurs
Lui plaisent bien les beaux paysages
Il donne congé à son regard triste
A peine voit-il une légère lueur
Et remonte un sourire comme un orage
Son œil pleure, son cœur ne résiste!
Il entend une voix presque la sienne
Il interrompt sa marche et son projet
Son cœur est plus léger que l'air
Et quand les pas partis reviennent
L'esprit frustré ne cesse de l'interroger
Rien de ce qui est ne peut lui plaire
Le sommeil le guide vers l'oreiller
Il se promet une douce nuit de repos
Pour un bon lendemain de labeur
Et il entend une voix qui le réveille
Adieu promesse d'un confortable dodo!
Bel amour perdu, oh misère du cœur!