Je ne t'aime pas et c'est réciproque... Et après?
Je ne t’aime pas et c’est réciproque
… Et après ?
Viens !
Toi qui admire le vieux monde tel qu’il est,
Comme une certitude ancrée au fond,
De plusieurs siècles d’inconscients surfaits,
Que tes parents dénigrèrent à foison.
Viens !
Toi pour qui la vie n’a d’autre raison,
Que de bâtir sans cesse ton avenir,
Espérant avancer vers un horizon,
Que seuls les oiseaux peuvent conquérir.
Viens !
Toi qui ne sais lire entre les lignes,
Prenant au mot chacune de tes lectures,
Dans ta chambre d’or ta personne s’indigne,
Car elle ignore tout des vraies aventures.
Viens !
Toi pour qui la solitude n’est qu’un leurre,
Pour attraper les âmes de la déprime,
Celles dont tu ignores tout de leur douleur,
Et dont tu te permets de dire, victime.
Viens !
Toi qui sais si bien vivre dans les mirages,
Abdiquant les maladies neurophiles,
Pour te bercer d’un paradis d’usage,
Que ta conscience alimente d’inutile.
Viens !
Toi qui consacre ta douceur quotidienne,
A tirer moult plan sur la comète,
De tes fantasmatiques scènes aériennes,
Aux obscènes soumissions de midinette.
Viens !
Toi qui peux t’autoriser bien des crimes,
De ton perchoir d’empereur moderne,
Vois-tu parfois les profonds abymes,
Psycho-neurologiques qui nous cernent ?
Viens !
Toi pour qui je n’ai le moindre respect,
Car ton Ă©gocentrisme me fait vomir,
Car ta pâle personne rejette un reflet,
Abjecte, honteux, autant que tes désirs.
Viens !
Toi de qui le laid est l’incarnation,
Stéréotype de la laideur humaine,
Narcissique jusqu’à la désolation,
D’une prétention au-delà de l’obscène.
Viens !
Je t’emmène dans notre réalité,
Qui dans sa noirceur te fera comprendre,
Même si j’en doute fort, le sens aiguisé,
De ce que vivre peut réellement t’apprendre.
Viens !
Car au fond, tu n’ais pas si différent,
Nous ne sommes pas issus du mĂŞme monde,
Mais nous sommes le reflet de nos parents,
Les tiens hélas, on des valeurs immondes.
Viens !
Si le cœur t’en dit, reste donc ici bas,
Je t’enseignerai la valeur des choses,
Le parfum de l’envie et du combat,
La souffrance qui fait naitre l’osmose.
Viens !
Car même si je ne saurais t’apprécier,
Je sais que les différences nous séparent,
Que de se maudire n’a rien apporté,
Aux hommes, autre que de bien tristes remparts.
Viens !
Car je sais que jamais je t’aimerai,
Tant tout chez toi me donne le vertige,
Mais je ne peux ignorer qui tu es,
Alors, autant s’insulter avec prestige.
![](http://www.pixelistes.com/forum/gallery/hb-a2379/les-remparts-2-copier-jpg-i830121.jpg)