Ce soir, comme tant d’autres soirs,
Dans le vortex de mes silences,
L’encéphale flou de mes miroirs,
Me conduit en des rues bien rances.
La solitude ne m’effraie plus,
C’est d’ailleurs ma pire angoisse,
L’inversion nerveuse de mes flux,
Accroit sans cesse mes crevasses.
Le vent fait givrer les branches,
Renferme l’amour dans les maisons,
Mon cœur n’est pas encore étanche,
Mais il flanche en désillusion.
Les avenues n’ont plus de charme,
Mes doigts tremblants, léthargiques,
Soutiennent à présent le vacarme,
D’une aigreur nécrologique.
Mes cigarettes se consument,
Dans la fumée de mes pensées,
Dans le lointain rien ne s’allume,
Même les paumés se sont rentrés.
Il y a une heure ou bien deux,
J’étais heureux, sans vague à l’âme,
Mais le bonheur est dangereux,
Tant d’équilibre cela réclame.
Me voilĂ sur la grande place,
Plus de patinoires, de manèges,
Les rires des enfants s’effacent,
Le temps sur eux, ferme son piège.
Des amis se quittent fatigués,
Leurs mains daignent se retenir,
L’éternité semble bercer,
Leur amitié sur l’avenir.
Il est l’heure de rentrer dormir,
Ouvrir les portes de l’utopie,
Tu m’accompagnais sans rien dire,
Si seulement j’avais compris…
Mais où es-tu aujourd’hui ?
LoĂŻk Perrin