Rappelle-moi Simon
Cette nuit où tu t’es endormi
Cette nuit où la vie fut délavée
Rappelle-moi ces monts et vallées
Ces couchers de mille feux embrasés
Ces aurores où mille dieux sommeillaient


Rappelle-moi Simon
Cette nuit où tu t’es assoupi
Cette nuit où les étoiles furent avalées
Rappelle-moi ces vagues aux goûts salées
Ce clocher où la cigogne venait se poser
Ces décors où la vie de feu s’émerveillait

Rappelle-moi Simon
Cette nuit où tu t’es enfui
Cette nuit où les forêts de feux s’embrasaient
Rappelle-moi ces couleurs au goût d’automne
Ces ricochets sur le lac dormant sur le vent monotone
Ces corps victime d’être nés sous une étoile jaune
C’était toi, c’était eux

Rappelle-moi Simon
Cette nuit où sur ton visage la pluie a coulé
Cette nuit où sur le paysage la vie a basculé
Rappelle-moi Simon qui ils sont ces voleurs d’âmes
Ces sombres cochers hurlants sous les flammes
Ces accords intimes suffoquant sous les larmes
C’était toi, c’était eux

Rappelle-moi Simon
Cette nuit où sur les rivages la nuit venait de l’est
Cette nuit où gamin tu parcourais les rues de Brest
Rappelle-moi Simon
Cette nuit où ton père t’offrait une douce meringue
Cette nuit où certains hommes sont devenus dingues
Ces ombres qui dans la nuit s’essoufflaient
Ces ombres qui dans la nuit se camouflaient
C’était toi, c’était eux

Rappelle-moi Simon
Cette nuit où tu t’es endormi
Cette nuit où tu fus par l’ennemi
Enlevé puis dévêtu
Enlevé puis abattu
Rappelle-toi Simon que je ne t’oublie pas
Rappelle-toi Simon que malgré le bruit des pas
Quand la nuit se fait mauve je lève les yeux vers les étoiles
Je me souviens du noir et des fauves qui ont fait de la vie un voile

Rappelle-moi Simon la vie
Rappelle-moi Paris, rappelle-moi Cracovie
Rappelle-moi Simon, les nuits vos corps faméliques
Ces hommes devenus des bêtes de sang fanatiques
Rappelle-moi Simon ces accords sur un violon
Alors que la nuit se faisaient sanglots longs
Rappelle-moi Simon toutes ces vies gommées
Pour ne jamais, jamais oublier les croix gammées

Dans la nuit j’écoute ta voix loin de toutes proses
Dans la nuit Simon pour toi je pose quelques roses
Dans le soir j'écoute ta voix dans la nuit mauve
loin de ces hommes devenus de sombres fauves

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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann