la vie d'une éleveuse n'est pas toujours qu'un long fleuve tranquille, elle est faite de bonheurs et de larmes, de stress et de drames aussi, c'est une passion qui coûte cher dans tous les sens du terme quand on aime chacun de nos chats et il est certaines expériences qui laissent des bleus à l'âme :
VIE D’ELEVEUSE…
Ma minette, mon amour,
Sur ton masque gris bleu
Tes grands yeux d’outremer
Me disent sans détour
Ce que je sais de peu,
C’est mon instinct de mère,
Sous ma main qui caresse,
Ton petit ventre rond
Me tend une promesse
Doublée d’un beau ronron
D’ici quelques semaines,
Tu seras à trois ans,
Epanouie et sereine,
Une jeune maman.
Passent les jours et les semaines aussi,
Le terme est pour bientôt,
Ton ventre s’alourdit.
Tu es venue me chercher,
Enfin le jour est dit,
Tu me mènes aussitôt
Vers le bon nid douillet
Que je t’ai préparé.
Tu t’allonges et demandes
Ma main pour t’apaiser,
Il faut que je t’entende
Je te dois ce baiser.
Les contractions commencent
Et les minutes filent,
Je sens comme une urgence
Ton souffle est trop fébrile.
L’angoisse : tu t’épuises,
Et nous sommes nerveuses.
Je t’emporte bien vite,
Tu m’es tellement précieuse,
Un sombre effroi m’habite.
Clinique, inquiétude,
On prend la décision
C’est dans la promptitude,
Table d’opération.
On t’attache, on t’endort,
Je suis là , près de toi
Je prie contre ce sort
Je m’accroche à ma foi.
Gestes nets et précis,
Quelques instants plus loin
On dépose en mes mains
Un petit bout de vie,
Un petit corps humide
Que je sèche prestement,
Il aspire l’air, avide,
Et mon soulagement
C’est son tout premier cri.
Ton bébé, deux autres sont sortis
Mais pour eux c’est trop tard
Ils sont morts dans le noir,
Ne verront pas la vie.
Pour toi c’est terminé
On recoud la blessure,
On tente de t’éveiller,
C’est trop long, le temps passe,
Une prière, un murmure
J’ai peur, je suis si lasse…
Malgré l’acharnement
Tu ne respires plus,
Ton petit cœur s’arrête
Définitivement
Le mien est éperdu
Je vais perdre la tête !
Je pleure sans retenue
Et te prends dans mes bras
Je t’en prie ne pars pas !
Mais la mort met un voile
Sur tes yeux grands ouverts,
Tu vas vers les étoiles
Le monde est à l’envers,
Et j’ai entre les mains
Ce cadeau magnifique
Que doucement j’étreins
Une petite vie palpite,
Et j’ai mis contre toi,
Ce petit bout d’amour
Qui crie et veut téter
Mais tu ne le sens pas
Ton cœur nous a lâchés,
Arrêté pour toujours.
Amertume et bonheur,
Je dois bien l’accepter,
Se battent en mon cœur,
Et c’est dur à gérer.
Mais la vie est présente
Au-delà de ta mort,
Je te dois cette attente
Je me battrai encore.
Ma minette, mon amour,
Dans ton masque gris bleu
Tes grands yeux d’outremer…..
Clau (octobre 2012)
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Clau.Mercier
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