Plume de soie Inscrit le: 15/8/2011 De: |
Et pourquoi pas l’amour à Pompéi.
Que reste-t-il de l’Italie ? Une vieille malle oubliée au fin fond des pensées. Une malle remplie des vestiges du passé que l’on a engloutis pour ne pas se faire mal. La serrure est cassée, on ne peut pas l’ouvrir, elle est pleine de souvenirs qu’il nous faut protéger. Du temps qui passe et qui menace à chaque instant d’effacer les traces que l’on a laissées, les bons moments et puis les autres. Ces espaces-temps ce sont les nôtres, enfermés à double tour pour la postérité. Y aura-t-il quelqu’un, dans un avenir proche ou lointain, pour venir souffler sur les cendres si d’aventure on se laissait surprendre à vouloir remuer ce qui a trépassé ? Et si cette malle entrait en éruption ? Si cette malle expulsait soudainement les questions, celles restées en suspens. Des fragments embrasés de notre histoire, propulsés dans le ciel d’aujourd’hui, retombant en corolles sur les tristes non dits, enflammant les paroles d’un jardin de printemps où l’on cueillait jadis les prémisses de l’amour. Entends-tu, Italie, au loin, ce grondement sourd ? Qui surgit des entrailles de ce très vieil amant, pétrifié à l’idée de voir ses souvenances souffrir et d’offrir aux regards ses étincelles d’antan. Que reste-t-il de toi, mon Italie ? Sous les jets de ces pierres, dans l’enfer absolu, parmi les flots de braises qui brûlent d’un jamais plus que les fumées de notre désunion transportent. Et la mémoire désormais destinée à la recherche des années mortes. Au cœur de mes plaies une tendresse infinie, ton parfum qui me hante et ton soleil qui crie ! Où es-tu Italie ? Une si terrible envie de te savoir en vie, et d’insolents silences. Cette lancinante absence. Tout n’est plus que poussière, de la cave au grenier. Mais subsiste un mystère dans les tréfonds de l’âme, une suave fragrance affleurant de ce drame : un cerbère rougeoyant issu des profondeurs, dont le ventre recèle ce qui fut le bonheur. Une malle égarée où se cachent les ombres de tout ce qu’on était dans de vastes décombres et qui raconte que je t’ai tant aimé.
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