Haro sur la haine
Un choix des faibles, une œuvre du démon
Elle n’émane que d’âmes trop pétrifiées
Pour détruire et hommes et amis et amants
Et tous les doux rapports très bien édifiés
« Je n’aime pas » est simplement son serment.
Je l’ai vue ardente comme le feu sous le vent
Moissonner les vastes champs de l’Amour
Se tournant vite derrière et allant vite devant
Ne rien laisser de bon Ă fleurir tout autour
Elle use du mal et de tout ce qui est dépravants.
La Haine noire interdit aux lèvres le sourire
Sous son grand effet, le visage est un fruit avarié
On y voit s’installer le hideux mal et courir
Le tendre Amour a beau se plaindre et crier
Et il se trouve à la fin condamné à mourir.
Quand elle s’accapare des plus beaux visages
Elle en fait des feuilles noires et trop souillées
Dont la terre fertile s’interdit le simple usage
Elles sont de tous les effets utiles dépouillées
Seul elles sont capables de peine et de carnage.
La haine n’a de bonne cure que le grand Amour
De certaines âmes purifiées qui lui font face
Malgré les aléas de la vie, on y voit peint le jour
Et resplendir quoique le pire mal tente et fasse
Si elle vide les cœurs, l’Amour y élève des tours.