L'étranger
Seul, sans aucun compagnon
Dans une terre lointaine
Très faible, il se sent
D'une présence fort vaine
Faible et aux mouvements lents
Tous les murs le repoussent
Ils ne les apprécient
Ils n'ont d'odeurs douces
Et son là -bas, ce n'est leur ici
La haine est à ses trousses
Dans leurs yeux, nul sourire
Aucun bonjour sur les lèvres
Il va sans dire
De l'indifférence à son être
Tout sur les mines peut se lire
Et malgré la chaleur partagée
Le froid lui va droit au cœur
Il est de tout désengagé
Rien ne s'offre pour peu de douceur
Est-il de ces chiens enragés?
Il voit se serrer des mains
La sienne perd son sang
Et il attend depuis des matins
Une légère accolade sans façons
A peine, il se maintient!
Chez lui, là -bas, on l'aime
Les cœurs veulent sa compagnie
Et tous les sourires qu'on lui sème
Le rassurent qu'on ne le renie
Enfants, hommes et femmes
Ici, on passe et on l'évite
Comme s'il était une brebis galeuse
On l'aperçoit et l'on marche vite
A le voir, les mines ne sont heureuses
A-t-il perturbé le cours d'un rite ?
Il a aimé jusque leur bruit
C'est humain et cela réconforte
Dans son fin fond, il inscrit
Qu'un jour va s'ouvrir une porte
Et ces visages lui sourient
Étranger, triste solitaire
On se promène et l'on se détend
Lui, il s'écarte, il erre
Peut-être passera le mauvais temps
Et l'acceptera cette terre!