Pour juguler ses muscles il faut avoir la foi,
Et la danseuse-étoile, parvient au grand écart,
En reprenant dès l’aube son lent chemin de croix,
Certain que la pliure se fera tôt ou tard.
Plaçant sur le métier son ouvrage vingt fois,
Polissant mille fois, ce marbre de Carrare,
L’artiste voit déjà les traits qu’il sculptera,
Il attend que la pierre épouse son espoir.
Comme Pygmalion, épris de Galatée,
Il veut, de son ciseau, façonner un visage,
Il devient le chercheur, certain de récolter
Enfin son pesant d’or, quand finit l’orpaillage.
Tant qu’il est animé d’une belle énergie,
L’homme sur son chemin avance un peu plus loin,
Mais si, pour son malheur, s’envole la magie,
Jusqu’à son dernier souffle, il ne fera plus rien.
Si l’on veut un beau jour toucher sa récompense,
Il faut recommencer, et ignorer le doute,
Et l’on ne marche plus, mais on vole et l’on danse,
Dès que le soleil luit, on continue sa route.
Dumnac