Obscurité
Une épeire a tissé d'argent une rouelle
Que mouille d'une perle au subtil orient
La nocturne moiteur d'une lune nouvelle
Piquant de sa faucille un zénith scintillant.
Ainsi sur son radeau qui vogue solitaire
Et déployant sa toile au pouvoir effrayant
S'en va l'infime humain du ciel dépositaire,
En apprenti-sorcier au savoir bégayant
Qui concocte potions des brutales bouffées
Du génie de son art, de dons industrieux
De belles théories, et des vies étouffées
De peuples immolés aux tyrans impérieux.
Et moi, poussière d'Homme, imitant l'araignée,
Croyant en mon étoile en certains tristes soirs,
J'ai tissé mon chemin, patiente et obstinée,
Et laissé divaguer le fil de mes espoirs.
Comme un phare qui guide à son port la nacelle,
Dans la nuit désolée, essentielle lueur,
Un regard met à l'ancre une vie qui chancelle.
Tel le lierre, le cœur, ou se fixe ou bien meurt.
NG
----------------
recueils de mes poèmes disponibles : Cliquez sur les liens ci-dessous
https://www.edilivre.com/la-dechirure-des-jours-nicole-ride.html
http://www.edilivre.com/comme-une-plume-au-vent-nicole-ride.html
ou bien FNAC / Amazon