Lettre de Aicha à Samir
Je pense trop je suis stupide
Je confie au vent mes mots
Eclats confus de mes turpitudes
Qui parent mon corps d’oripeaux
Grand écart ou simple habitude
Qui taille ma chair en lambeaux
Lente avancée de ma décrépitude
Jetés en pâture à mon bourreau
Pour la première fois j’ai envie
De suivre les traces de ton encre
Qui rime les mots que tu m’écris
Les couleurs de l’arc en ciel en nombre
Eclairent les coins sombres de ma nuit
Mon âme brise les chaînes de son ancre
Et plie sous le poids de ses folles envies
D’aller te rejoindre au creux de ton antre
Tous les soirs je m’envole vers toi…
Je suis seule dans ma chambre
As-tu eu une pensée pour moi ?
Je te parle dans la pénombre
Je ne supporte plus le poids
Du temps démesuré qui sombre
Cris désespérés du chat sur le toit
La fièvre s’empare de mes membres
Charef