Glissant au bas de l’aine, un souffle familier,
S’étend du bout des lèvres aux langues déliées.
Il garde son trésor…et d’un œil affamé,
Se farde d’un encor à tous ces pions damés.
Et puis, d’hanches feutrées en tissus indociles,
(Autant d’enchevêtrés me semblent impossibles)
Celui dont on a dit qu’il n’était une idée,
Saisit à bras le corps l’épaule dénudée.
Entendez-vous l’orage au cœur de leurs frictions ?
La pluie sur les carreaux, piquée d’une éviction
Voudrait dicter le trait, fleurir de sa cadence,
On esquisserait presque quelques pas de danse…
Mais si le souffle court, il n’est pas si pressé,
Si l’on se fie au temps qui feint de se dresser,
Sous le plancher du chœur, l’horloge du salon
Lassée de n’être rien qu’un leurre sans galons…
Glissant au bas de l’aine, un souffle familier
Mûri de longue haleine et d’angles singuliers,
Soupire ses voyelles en ne suivant que l’eau
Reflet de leurs chemins perdus dans les roseaux.
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" Il y a des volcans dont l'embouchure est à la mesure exacte de l'antique déchirure..." (Aimé Césaire)