Un bon poète n’est plus utile à l’État,
Un auteur de romans, qu’un bon joueur de quilles,
Ces petites bluettes, qui font rêver les filles,
Nous apprennent à parler de ce qu’on ne sait pas ;
Il viendra le temps où, Passé sera fossile,
Tes marbres, Praxitèle, sont déjà dans ce cas,
Lecteur de beaux romans, tu te rends inutile,
Tu ferais mieux d’aller crier sur l’agora.
Tu devrais écouter, mieux que les poésies,
Ces discours qui t’invitent à incarner tes rêves,
Tous ceux qui considèrent comme pure hérésie,
Ce tout petit roman : ‘La Princesse de Clèves’.
Elle nuit aux concours de la fonction publique*,
Que peut-elle rapporter à notre république ?
D’autres aiment la musique, qui n’a besoin de mots,
Et haïssent les livres, comme Jean-Jacques Rousseau.
Pourtant Monsieur de Clèves mourut de jalousie,
Sa femme, vertueuse, lui avoua son amour,
Mais elle n’épousa pas le duc de Nemours,
Conviendrait-il de lire : ‘L’histoire de Oui-Oui’ ?
Dumnac
* Un éminent personnage politique s'est insurgé de manière récurrente contre le fait que "La Princesse de Clèves"fût dans les programmes des concours de promotion interne de la fonction publique.