Ils avaient l’âge des privilèges,
Ils avaient l’âge de la vaillance,
Certains plus purs que la neige,
Plus innocent que l’innocence.
Ils avaient fois en l’avenir,
Ils transpiraient la dignité,
Certains si sûrs de réussir,
Qu’ils en oubliaient le danger.
Du moins, c’est ce qu’on nous apprend,
Dans nos jolis livres d’histoire,
J’en garde tout d’même un sentiment,
D’aigreur, auquel je peux y croire.
Osez me dire que leurs corps,
Roulés dans les cendres du temps,
Nous servent aujourd’hui encore,
A faire de nous des bons enfants ?
Ils avaient la force du cœur,
Ils avaient l’amour de la vie,
La commune comme une fleur,
Qu’ils protégeaient de la folie.
Ils avaient une main tendue,
Ils avaient l’autre pour l’ami,
Qui tombait au creux de la rue,
Pour avoir dit « non » aux fusils !
Elle est si belle la leçon,
Que je dois savoir pour demain,
Mais y’a comme un étrange son,
Qui des images, me provient.
Osez me dire que leurs voix,
Qui ont scandé la liberté,
Nous offre aujourd’hui le droit,
Sans vergogne, de la bafouer !
J’ai beau n’avoir que douze ans,
Y’a un truc qui sonne faux,
C’est à croire que les grands,
De l’histoire et de ces gens,
N’en conservent que les mots.
N’en conservent que les mots.
LoĂŻk Perrin