Toi mon ami, pour qui ce jour,
Possède des allures sombres,
Ma porte s’ouvre pour un détour,
Vient y déverser ton ombre.
Tu as connu tant de galère,
Durant ses deux mois de haine,
Que même la pluie t’indiffère,
Quand tu promènes ta peine.
Rien ne vaut la solitude,
Aussi menteuse que le vent,
Dont l’unique certitude,
Se résume à changer le temps.
Alors prend ma main et rentre,
Dans ma glacière cérébrale,
Et si rien n’est pour le ventre,
Tu y trouveras une escale.
Je t’offrirais de quoi purger,
Ta tristesse et ta colère,
Tu pourras sans frein déverser,
Tout ce que ton cœur enterre.
Et si le jour ne suffit pas,
Que la nuit soit ta demeure,
Abrite-toi dessous mon toit,
Jusqu’au retour des couleurs.
Ma patience est éternelle,
S’il s’agit de fraternité,
Ô mon ami, aussi cruelle,
Soit la vie, il faut avancer.
Tu trouveras encore longtemps,
Mon épaule pour t’y appuyer,
Et vit sans crainte, car à présent,
Le matin vient de se lever.
Loïk PERRIN