Poème dédié au poète Mohamed Al-Ajami, condamné à 15 ans de prison ferme, pour un poème jugé pour « atteinte aux symboles » !
Et voilà que je m’explose,
En millier d’éclats de verre,
Contre le miroir morose,
Des politiciens sectaires.
Nulle tendresse envers ces gens,
Saignement de l’intérieur,
Horreur, douleur, dorénavant,
Le silence a des aigreurs.
Dans les ruelles de mes passions,
Les nations sont éphémères,
Les poètes sont en effusion,
La raison prioritaire.
Mais sur la terre des hommes,
La poésie est un crime,
Le vers pourri de la pomme,
L’expression que l’on décime.
Les années des temps modernes,
Emprisonnent les puissantes voix,
Revoici l’âge des cavernes,
L’immondisme qui va de soi.
La liberté en dérive,
Sur l’eau noircit du pétrole,
Se noie, cri et s’invective,
Pendant que d’autres rigolent !
Comment rester sourd à l’injure,
De mon frère que l’on bâillonne,
Dans son pays qui ne jure,
Que par l’or noir qui rayonne ?
Si les journaux ne diffusent,
Des infos qu’à petites doses,
S’ils se taisent ou refusent,
Moi je crie et m’y oppose !
L’argent roi n’aura pas encore,
Droit de parole sur la terre,
Si la poésie vaut la mort,
Je mourais avec mes vers !
Loïk PERRIN