Vingt-cinq ans, que je suis,
Comme l’onde et la pluie,
Une ivresse de la nuit,
Au faubourg de l’ennui.
Un écart interdit,
Au placard rempli,
Des secrets qu’on ne dit,
Même pas à ses amis.
Une fleur bien polie,
Qu’on salue, qu’on oublie,
Aussitôt que s’enfui,
Les idées de la vie.
Vingt-ans ans, que je passe,
Dans des états de grâce,
Aux constats des disgrâces,
Des hivers qu’on menace.
Un ascenseur lasse,
Dans l’hôtel des impasses,
Des amants qui s’enlacent,
Au fil de mes audaces.
Un avion qui s’efface,
Des radars sans palace,
Des bourges qui se prélassent,
Lorsque je bois la tasse.
Vingt-ans ans, que je crois,
En me servant d’mes doigts,
Ecrire des mots de choix,
Sur des causes bien à moi.
Mais qui s’avère parfois,
Souvent même, ma-foi,
Etre si bien à toi,
Que j’en suis maladroit.
Marionnettiste en bois,
Dans mon cœur sans loi,
Je suspens mes abois,
Pour te dire pourquoi…
Oui, pourquoi vingt-cinq ans,
Pour prendre enfin le temps,
Si précieux pour les gens,
Et si pauvres pourtant.
Le temps d’avoir en cet an,
La hauteur des oiseaux blancs,
Pour te servir à présent,
Sur un plateau enivrant,
Le cocktail bleu terrifiant,
D’une passion qui se répand,
Dans la poitrine des enfants,
Que je n’suis plus, pour longtemps.
Loïk Perrin