Mon regard bleu, d’iris marbrés,
Voit dans les cieux, l’oiseau glacé,
D’un vol subtil, sous le soleil,
Dessus la ville, rouge groseille,
Tournoie sans bruit et sur son bec,
Le givre gît, d’un rire sec.
Sans but azur, perdu là -haut,
Boit à l’usure, sa mélanco’.
Mon regard vert, cicatrisé,
Du vent d’Anvers ou du passé,
Voit dans la nuit, l’éclair blanc,
Que fait ma vie, tout en dedans,
Mes yeux volent, sinistrement,
Depuis l’école, sans firmament,
Ils vont parfois, sous la terre,
Faire pour moi, ma tanière.
Mon regard blanc, d’utopiste,
Saigne souvent, des mots tristes.
Vivre seule, l’aventure,
Mon linceul, l’écriture.
Noir au jour, de mes idées
Un amour, abandonné,
Ma palette, cent couleurs,
Toujours prête, dans mon cœur.
A bas le loup, sous l’armure,
Suis-je si flou, qu’on me mure ?
Sous le masque, des opposés,
Vit la frasque, de ma pensée.
Elle aussi veut, tel l’oiseau,
Glacé aux cieux, voir là -haut,
Si la folie, dont j’exile,
Ma poésie, est un style.
Si l’asile, moi je le vis,
Œil agile, des indécis,
Certain le tue, s’il n’est art,
Toile tendue, ou bel oscar.
Passez dès lors, amis fidèles,
La rue adore les rebelles,
Un jour viendra, regards de fou,
Nous serons là , rien que pour vous.
Loïk Perrin