De Damoiseau à Damoiselle....
Pourquoi ce long silence est-il votre réponse,
S'en prenant à mes sens quand je flâne la nuit ?
J’écris lors, en peignoir, quelques vers en annonce,
En gardant bon espoir d’en récolter le fruit.
Avez-vous eu, tantôt, pareil correspondant
Qui vous fasse discours avec tant d’ascendant ?
Que la Muse Érato exalte ici ma flamme
Et me porte secours dès lors que je déclame !
Écrivez en bafouille un petit pli signé,
Un mot bref qui vous mouille et me donne du zèle.
Ce serait le bonheur. N'étant plus résigné
Je choierais votre cœur, Ô douce Damoiselle !
Cependant si ce style ennuyait votre esprit
Rangez tout au placard où l’on met l’incompris.
J’y vivrais dans l’exil, en sombrant dans l’abîme,
Loin de votre regard, en cherchant d’autre rime.
J’attendrai cependant jusqu’à plus de remord
Pour qu’enfin, repentant, tout soudain je m’accuse
De ne pas avoir su transformer votre abord,
Fléchir, à votre insu, ce talent qui récuse.