Cette part de moi-même
Tu jappes et tu aboies,
Du matin jusqu’au soir,
Le besoin est en toi,
De dire que tu es là ,
Telle l’encre au buvard,
Le feu quand vient le froid.
Tu jappes et tu cours,
A cent mille à l’heure,
Tout au long du jour,
En aller et retour,
Pour sentir le bonheur,
La caresse de l’amour.
Tu jappes et tu chipes,
Ce qui te fait envie,
Les pantoufles en principe,
Les peluches qui dissipent,
Le sourire des petits,
Auquel je m’agrippe.
Tu jappes et tu sautes,
Sur nos genoux pliés,
Quand la faim est haute,
Qu’on s’assoit sans faute,
A la table destinée,
Aux offrandes de l’hôte.
Tu jappes et tu lèves,
Ton museau attiré,
L’odeur qui soulève,
Ton désir sans trêve,
Le morceau à voler,
Dans l’assiette du rêve !
Tu jappes et je t’aime,
Ô si fort qu’une part,
De mon âme, de moi-même,
Vit dans ton suprême,
Et splendide regard,
Toi mon chien, mon diadème !
L. P