Chant printanier...
Vous demeurez toujours très belle
En ce doux port qui étincelle,
Étant encor ma grande Histoire !
Nous étions verts, du plus jeune âge,
Quand je vous vis dans mon village
De conjoncture aléatoire.
Oh ! Douce amie aux si beaux yeux
Vos longs cheveux toujours soyeux
Sont blonds filins que je caresse !
Quand le soleil sur vous se pose
Vous me semblez être une rose
D’un grand velours plein de tendresse.
Rappelez vous les chauds instants
Où, dans les prés, nos cœurs battants
Au diapason battaient chamade !
Rien alentour ne nous troublait,
Seul notre amour nous accouplait
Dans des élans sans sérénade !
En ce temps-là , point de duègne
Pour surveiller le juste règne
De jeunes gens sans grands soucis.
Seuls des oiseaux bien haut perchés
Se délectaient de nos péchés
En sifflotant d’airs adoucis.
Je ne sais plus si nos plaisirs
Étaient l’écho de leurs désirs
Que le printemps mettait en lice.
Mais en ce jour où notre vie
A donner suite à notre envie
Je sais le prix de ce délice.
Heureusement, quoi qu’on en dise,
Que nous sûmes faire devise
D’un aphorisme au grand destin.
Cueille le temps tant qu’il est temps
Car la rose n’est pour longtemps
Éclose hélas dès le matin !
Nous sommes, las, Ã chaque instant,
A repenser le temps restant
Qu’il nous faudra prendre en ivresse.
Ma Mie, en vous, je vois toujours
Tous les bonheurs de nos amours.
Laissons les vivre en la tendresse !