Ma reine
Le temps qui passe laisse des traces. La rouille a rongé les grilles de ma prison.
Durant ces longues années où j’ai songé à m’évader, elle
été ma meilleure amie. Silencieuse mais efficace, elle a conquis le
cœur dur de la pierre transformée en fer. Elle l’a enveloppé de son
manteau aux couleurs de l’automne. Patiente, elle a pris le temps
nécessaire pour transformer le fer en poussière et me libérer de ces
murailles de pierres.
Elle partageait mes longues nuits solitaires, rongé par le souvenir
de toi. A mesure que le temps passait ma carapace s’était effilochée.
Ni le froid de l’hiver, ni la chaleur de l’été, ni les vents
d’automne, n’ont pu effacer ton souvenir.
Je n’ai pas cessé de renifler les fleurs sauvages à la recherche de
ton odeur. Leurs pétales écarlates s’ouvraient sous les reflets de la
lune blafarde. Mais elles n’avaient pas la saveur de tes baisers ni
la chaleur généreuse de tes seins. Je t’aime.
Ton prince
Charef