Une lumière, un souvenir,
Et c’est ma vie tout entière,
Qui s’allume.
Par moment pour le plaisir,
D’une enfance printanière,
Bleue d’écume,
Qui offre tant de désir,
Qu’au bord de la rivière,
L’eau fredonne,
Un chant fait de mille rires,
Dont elle sera l’héritière,
En automne.
Une lumière, un souvenir,
Et c’est ma vie tout entière,
Qui s’résume.
Par moment terne à languir,
L’ennui d’un jour cimetière,
Qui consume,
Un peu des rêves à venir,
Car demain est né d’hier,
Monotone.
Car demain sans prévenir,
Brisera de sa voix fière,
Ma personne.
Une lumière, un souvenir,
Loin des valeurs financières,
Hideuse brume,
Qui recouvre mes sourires,
Et qui les change en poussière,
D’amertume.
Qui assombris mon avenir,
Me gave d’idées dépensières,
En colonne.
Puis absorbe tel un vampire,
L’insouciance de mes premières,
Belles couronnes.
Une lumière, un souvenir,
J’ai le cœur en bandoulière,
Et sans plume,
Je crois sans peine pouvoir dire,
Qu’il serait dans une clairière,
Hélas posthume.
Loïk Perrin