En ce pauvre matin,
OĂą la bĂŞtise gronde,
Je ressens le besoin,
En pluie sur les ondes,
De verser un chagrin,
D’larmes moribondes.
Cette p’tite missive,
A mes potes insoumis,
Dont le cœur dérive,
De ce monde pourri,
Qui vers une rive,
Hideuse, se détruit !
Amis anarchistes,
Frangins d’la colère,
Trop longue est la liste,
Bavures policières,
La haine qui résiste,
Et l’silence primaire.
Cela m’insupporte,
Ă” tout autant que vous,
Mais pour voir la porte,
Du futur devant nous,
Agir de la sorte,
C’est d’un bien mauvais goût.
Violence gratuite,
Incendie d’voiture,
La haine fortuite,
C’est une luxure,
Dont la seule suite,
Rime avec parjure.
Pour crier son dégoût,
Pour secouer les gens,
Faut le faire avant tout,
Ă” intelligemment,
Avec nos vrais cailloux,
Peints de mots bien vivants !
RĂ©volutionnaires,
C’est posséder surtout,
L’âme libertaire,
Le cœur tendre et si doux,
Que chaque petit frère,
Peut en prendre un bout.
C’est offrir l’amour,
Tout comme on partage,
Ses plus jolis jours,
A ceux dont l’orage,
Inonde toujours,
Leur gris paysage.
C’est voir le futur,
Par-delà l’regard,
Des riches impures,
Des bandits notoires,
Dont l’ombre parure,
Leur infâme gloire !
Alors, vous qui pleurez,
Tout comme je pleure,
Jamais plus ne cédez,
A des ravageurs,
Actes décérébrés,
Qui sert la rumeur,
A mieux nous fustiger !