Sur le trottoir d’un faubourg
Au creux des entrailles du monde
Sur le pavé croule un air lourd
Faisant vaciller les jambes
Sur le trottoir qu’inondent les maux de nuit
Des silhouettes font des rondes
Bruits de talons en aiguilles
Comme des tic tacs de secondes
Le long des trottoirs derrière des vitres
Les regards habillent les corps nus
Ouvertes comme des huîtres
Dans les cages se dévoile la chaire crue
Sur le trottoir les pavés s’usent
Sous la marche des purgatoires
Des foules que les maux enlisent
Dans les tréfonds sans gloire
Sur le trottoir des cris
Au croisement des ruelles
Veines de la vie flétrie
Où picorent des oiseaux sans ailes
Sur le faubourg de la nuit
On fouille dans les poubelles
Là où aucun regard ne suit
Les silhouettes aux corps frêles
Dans le noir on danse on rie
Sur le pavé aux étoiles
Sans voile la misère cuit
Des menus amers au goût fatal
Des lumières se pressent
A quitter le grand val
Rivière que l’argent rabaisse
A un jardin florissant de mal
Sur le pavé les consciences glissent
Sur les cris et râles
Les douleurs s’éternisent
Autour des vaincus se jouent le bal
Sur le pavé coule la lie en pagaille
De l’histoire ternie
Survivent toujours les cris
Et les échos des mitrailles
rivedusoleil
15/6/2016
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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