Elle marchait seule, d’un pas nonchalant, le long de la grève jonchée de galets. Des galets ronds de diverses tailles qu’elle calibrait d’un geste machinale.
Ses yeux clairs illuminés par les faisceaux rayonnants de son cœur, reflétaient une palette de couleurs dégradées, aux tons chauds de l’été.
Elle additionnait un à un les cailloux triés, au fil des vagues agitées de la mer qui s’était retirée.
Ce collier de mille et une perles magiques, qu’elle aimait reconstituer, éveillait en elle l’évocation de leurs longues nuits partagées.
Elle le garde jalousement au fond du tiroir de sa table de chevet.
Elle plonge à l’aveuglette ses doigts effilés, dans l’obscurité de ses yeux mi clos, pour pêcher au gré du hasard, l’évocation des frissons qui l’excitaient, par la déferlante des émotions qu’elle aimait partager avec lui.
Les nuits se suivaient et ne se ressemblaient pas.
La mer dans sa remontée inlassable effaçait les traces de ses pas. Elle se retirait, la tête pleine par toutes ces évocations et les bras chargés des fruits de sa passion . Pêche miraculeuse d’un trésor de mots qu’elle alignera soigneusement sur les pages du livre de sa vie, posé délicatement sur sa table de nuit.
Charef