LES DERNIERES RACINES*...
Ne venez pas ainsi raviver mes blessures,
Troubler mes pages mortes aux déchirants échos,
Quand le cœur écorché jusqu'à la déchirure
Vient à guérir ses maux, oublieux d'un chaos.
J'ai pu saisir le verbe au plus près de son charme
Quand le mot ciselé s'incruste dans la peau,
Lorsqu'en forme taillée, l'image devient marbre,
Sa mort ne peut suffire, il lui faut un tombeau.
Subterfuge enfantin, il n’est point d’horizon
Libre d'un tel langage quand le vers assassine,
Se consolant ainsi, troublante déraison
Tant il veut s'arracher aux dernières racines.
J'avais trouvé ici , le repos de mon âme
Quand le vers étouffé déshabillé de lettres
Dépouillé et meurtri a éteint toute flamme,
Il peut enfin mourir pour toujours disparaître...
Avec la peau des mots j'ai reconstruit un rêve.
J'ai pendu les remords au clou de la mémoire
Et dans un médaillon, je grave, je champlève
Le contour d'un visage pour un cœur méritoire.
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas