L'éternel perdant
Si tu crois que je suis un nouveau perdant
LÃ , mon amie, vraiment tu te goures
J'ai perdu plus que le nombre de mes dents
Je compte et se succèdent les jours
La mauvaise chance et la gaucherie aidant
Enfant, j'ai vu partir le bras droit de la famille
Et j'ai fait bon cœur contre mauvaise fortune
Le même jour, j'ai perdu en jouant aux billes
Mais contre personne je n'avais de la rancune
Et je n'avais aucune autre béquille
Jeune, j'ai vu le printemps fuir mon climat
J'ai endossé l'habit déchiré du vieil automne
Mes feuilles jaunes formaient un grand amas
Mais je gardais ma main contre toute aumône
Les vents se soudent pour me briser le mat
Adulte, j'ai vu s'en aller la meilleure des femmes
Très pénible à supporter était ma tristesse
Comment se révolter et je n'avais pas mon âme?
Et perdre se conjugue pour moi et il ne cesse
Me l'ont fait conjuguer toi et toutes les dames!
Grand perdant, je le suis depuis une éternité
Je souris quand j'entends m'appeler le perdant
Tellement j'ai perdu sans oublier mon immunité
Si tu ouvres le sac des pertes, tu me trouves dedans
Avec les lourds échecs, je forme une unité!