NUIT
Le jour clôt sa paupière et versant une larme
Aux reflets mordorés d'un regard qui désarme,
Laisse place sur terre au blafard Å“il qui luit
Au bord du ciel éteint, sur l'horreur de la nuit.
Sourdent les bruits feutrés dans le creux du silence.
L'attente vibratile apaise la stridence
Des derniers cris du jour étouffés vaguement.
L'éveil subtil de l'air palpite longuement.
Le temps file au clocher, compté coup après coup,
Des fantômes furtifs vont entre chien et loup.
Les pochards vacillant dans leurs noirs cauchemars
Rassemblent les débris de leurs esprits épars.
Ainsi jusqu'Ã l'aurore, aux guillochures d'ombre
Ma rêverie épaisse et ma raison qui sombre
Danseront sarabande entre quiétude et peur.
Voici l'obscurité dans sa rude grandeur.
De ta féconde aura, toi, berceur de mes songes,
En brassées de mots et quelques pieux mensonges
Viens-t'en illuminer mon cœur endolori,
De tes aubes jeter l'éclat sur mes jours gris.
NG
Poème distingué par le prix de l'OMC lors du concours international de la Plume Colmarienne
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