Il sont très bien élevés les gosses qui meurent de faim:
Ils ne parlent pas la bouche pleine, ils ne gâchent pas leur pain.
Ne font pas de petits tas au bord de leur assiette
Ne font pas de grimaces quand on enlève un peu de miettes.
Ils ne donnent pas au chien le gras de leur jambon.
Ils ont le cœur si lourd mais tiennent bon
Pour avoir leur repas ils attendent bien sagement.
Non rassurez-vous, ils ne vont pas crier agonisants.
Pleurant en silence, on ne les entends pas.
Ils sont si petits qu'on ne les voit même pas.
Ils cherchent dans les moindres recoins, un grain riz dans la poussière.
Mais ils ferment les yeux quand l'estomac se meurt et espèrent.
Seuls les yeux peuvent parler.
Meurtris par leurs ventres gonflés
Ils nous sourient pour faire un bon cliché.
Ils mourront doucement, sans bruit, sans déranger.
Car nul ne s'en soucient, les politiciens détournent les yeux
évitant confrontation, ça fait partit de leurs enjeux
Pourriture de ce monde, seul le pouvoir les intéressent
jouant de leur habilité à doubles facettes.
Moi je ne joues pas, j'entends au loin leur cris
SOS en détresse, que puis-je faire, j'en ai le cœur meurtrit,
L'écriture me sert à dénoncer ces monstres malsains
je vous supplies, faites comme moi, tendez leur la main...
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Carpe Diem