L'APPEL DU GRAND FLEUVE.. /dédicace pour Jacques avec mon amitié
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Au milieu des grands bois oubliés du soleil,
Là où l'écorce nue s'est teintée de verdure,
Sur le vieil arbre froid s'offrant une parure,
L'automne a fait pâlir jusqu'au moindre arc-en ciel.
Pris entre les contours d'un chemin de fortune,
Il est un gai ruisseau au chant trop dissipé,
Venu d'où ? Qui le sait ! Jailli d'un clair de lune,
Bourdonnement lointain d'une eau rouge cuivrée...
Luisant, un peu distrait, aussi jeune que vif,
Aussi clair qu'un cristal, bien plus malin qu'une ombre,
Lourd d'un très long voyage, le ru coule plaintif,
Se perd dans le sous-bois naturellement sombre.
Il vient de là ; Très haut; Des pleurs de grands nuages...
Tout au-dessus, là - haut, au-dessus de l'écho
Là ou traîne le ciel sans plus de paysage.
Savez-vous qu'il s'endort quand passe le troupeau.
Cascade et colère, tonnerre et rumeur,
il va, fuyant les bois de village en village,
Emportant avec lui mille et une couleurs
Sur des branches cassées, libres de clapotage...
Le vent le suit, parfois le pousse , le bouscule
Et sur sa jeune peau cent rides le menacent,
Ondulant de remous sur la roche, il bascule.
Voyez comme il grandit aussi fier qu'un rapace...
Déjà il court là -bas près de la voix ferrée,
Devenu ce rapide, bruyant, comme un tambour
Aurait-il oublié la douceur des vallées
Sous l'appel du grand fleuve insoumis qu'est l AdourÂ
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Quand le poème a des beautés, quelques taches ne me choquent pas