Ce soir je cueille les mots enfumés
Dans l’encre cendreuse d’un brasier
Les larmes sur le bûcher égouttées
Se collent aux vents par mon ire soufflés
Dans ce champs aux chaumes étalées
Que la chaleur et la soif ont éprouvé
J’ai étalé mon pauvre coeur
Nourrissant les brins de l’herbe asséchée
Mes yeux n’enfantent plus de pleurs
Ils sont comme ces vases d’argile fêlés
Devant mon regard tout est leurre
Les ombres squattent la place des idées
Le jour ressemble à la nuit
Le noir dans l’esprit tire sa révérence
Ne reste de la vie que le lit
Erodé par les murmures de confidences
Sur la page j’assemble les nues
Avec la main des souffrances
La plume déliant les flux
Des souvenirs muets sans résonance
Dans mon cerveau reste dans les rues
Les traces de mes endurances
Les stigmates des torrents en décrue
Avec les saignées sur le corps par les épines des ronces
Dans le duel du soleil
Avec les yeux couverts de plaies
Coule cette lumière rouge vermeille
De mon regard altéré
Sur le chemin aux barricades
Que dressent les mains rugueuses des silences
Mes pensées s’enroulent et bardent
Contre les souffles des turbulences
Dans le désert au sable nourri
Aux mains agiles des tempêtes
Mes pensées fleurissent les arbres vieillis
Aux branches que désertent les couleurs de fête
Que dire lorsque s’embrasent les chants
Aux feux brûlant la tête
Seule mon âme à l’abandon
Résiste toujours sur le mirador sur la crête
Sur mes chemin point de fontaine
La source de la vie s’est vidée
Je continue ma marche sans rengaine
La résistance est une oeuvre sacrée
Au loin une rivière avec un exutoire
Dessinent la toile du vouloir
Mon errance défie toujours les soirs
Il y a toujours une rive même dans le noir
rivedusoleil
23/10/2015
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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