J'ai marché dans Venise embuée de lumière J'ai suivi le chat noir qui veillait en rêvant Dans les rues montueuses caressées des vents Où frémissait l'accent des heures singulières
J'ai contemplé l'eau morte où remuaient les pierres Au gré du silence et des voix se balançant Graciles danseuses portant le masque blanc Des nuits indéfinies que recouvre le lierre
Venise aux doigts légers voletant sur les îles Venise dérobée vous épiant sous les ponts Dans l'ombre hallucinante des soieries subtiles
Frêle et troublante Venise aux paupières tendres Aux mondes endormis où l'on voudrait descendre Tenant serré la main de crânes enfants blonds