Te souviens-tu de ce train du soir
roulant sur la grande plaine bleuie
qui efface le temps
et brise l’air noir vieilli
Les lampes éclairent les rails
Ce fer durement forgé
dans ces grandes usines du soir
où raisonne encore l’écho soufflé
des souvenirs dans nos mémoires
Sur la plaine la nuit encore dormait
dans le train chargé d’espoir
par les fenêtres on balançait
les cendres des ombres noires
le silence du temps attend dans les gares
ces lumières
ces phares
Ces éclats mûris dans tes yeux
sur la route de la victoire
Te souviens tu ?
De ces murmures
De ces regards
De nos traces dans les étroits couloirs
On cherchait ce qu’elles pensaient
de notre voyage
de notre histoire
Et ces murs et ces couloirs !
Ces halls au sens interdits !
qu’on sillonnait sans le vouloir
C’était à la sortie de la gare du soir
Un ticket gravé au seau du coeur
pour l’avenir dans l’espoir
Ce grand boulevard des lueurs
Dans le train jusqu’au lever du jour
on allume et rallume
la cigarette de l’espoir
Que tu détestes
ou tu fumes
elle parfume le wagon de l’amour dans le noir
Ainsi va le train ailé du soir
Vers la grande porte des aurores
Ouverte sur le grand manoir du jour
Dans le rêve et pour toujours
rivedusoleil
9/12/2016
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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