Je lui ai dit au revoir, je ne sais s'il s'agit d'un adieu
Il ramasse seul son or éparpillé sur la terre
Son ciel est trop triste comme une rupture
Tète basse qui émeut même les lourdes pierres
Décembre est là présent qui bat ses mesures
Le vent du nord qui souffle n'est pas le sien
Attend son triste départ un nouveau locataire
Et lui déçu, il ne lui reste que quelques biens
Son bagage est léger, déchirées sont ses affaires
Pourtant il est déjà venu très riche et fringant
Il a promis à la terre des pluies très fines
Simple comme un oiseau, jamais arrogant
Il a promis des routes et des sentiers sans épines
Les ingrats! Il l'ont accueilli en bon prince
Maintenant on le voit partir avec une grande envie
Ils sont cruels, les hommes, quand ils évincent!
Ils dégoûtent les plus grands titans de la vie
Lui, sobre d'apparence, mais au fond très triste
Il ramasse ses plaies de saison et ses feuilles
Les hommes ont des horizons, il ne trouve de piste
On le congédie et c'est un autre qu'on accueille
Seuls reconnaissants l'accompagnent les oiseaux
Bataillons qui se suivent pour un petit soutien
Pleurent ce long départ dans les eaux les roseaux
Et les femmes pleurent déjà la pâleur de leurs teints
Pour le poète agité, je ne sais s'il s'agit d'un au revoir
Je vois les mouchoirs se poser de l'air sur les yeux
Tristes yeux, cœurs émus, affligeante atmosphère
Certains vers tendres lancent déjà à l'automne un adieu